Le début de la carretera austral
Nous voilà partis pour la route qui va marquer notre voyage. Cette route très connue par la beauté des paysages qu'elle traverse est prisée des voyageurs en tous genre. Elle s'étend de Puerto Montt, au nord, ville de 250 000 habitants, principal port de pêche du sud du pays, à O'higgins, à 1240 km plus au sud, situé le long du lac du même nom.
Nous allons en faire une bonne moitié, l'objectif est de prendre le ferry depuis Puerto Chacabuco pour remonter ensuite sur l'ile de Chiloe.
C'est la seule route côté chilien pour descendre dans le sud du pays, très peu asphaltée, nous y croisons beaucoup de touriste européen, nord américains, et quelques chiliens. Elle traverse au nord la patagonia verde, son nom vient du fait que les forêt sont extrêmement denses. C'est la région où la pluviométrie annuelle moyenne est la plus élevée au monde. Et dès notre entrée dans cette région, nous y subissons la pluie.
Partis de Puerto Varas, nous arrivons sur la route 7 (l'autre nom de la carretera austral) pour découvrir enfin l'océan pacifique, son odeur iodée et son vent frais. Nous commençons à apercevoir les élevages de saumons, ou plutôt les bouées noires qui indiquent les emplacements des cages. Le Chili est le deuxième producteur de saumon derrière la Norvège, avec une production de plus de 600 000 tonnes. Nous trouvons un jardin en bord de mer pour camper et profiter du coucher de soleil.
Les 2 jours suivants, nous dévions de la route 7 pour prendre une piste qui longe la côte sinueuse et tous ses ports de pêche. L'aspect des paysages est paisible, la marée basse ouvre la baie aux pêcheurs à pied. Après chaque virage, nous découvrons un nouveau paysage, de nouvelles montagnes, de nouvelles îles, ou de nouveaux volcans.
Arrivés à Hornopirén au soir du 3ème jour, la pluie commence à faire son apparition, et nous sommes à l'arrêt en attendant le ferry. Oui, car par moment, la route 7 se termine dans un port, et se poursuit au port suivant, la construction d'une route étant trop compliquée dans les reliefs accidentés. C'est le cas à Hornopirén.
Sans réservation, nous avons deux options pour ne pas rester coincé ici trop longtemps :
Option 1 : on dort là et nous prenons le 1er ferry à 7h;
Option 2 : on mange et on enchaîne en dormant dans le ferry, départ 23h30.
Finalement nous prenons le ferry de nuit pour atterrir 100km plus au sud, à Caleta Gonzalo, à 5h du matin, dans le noir et sous la pluie. La nuit fut courte, animée par le ronronnement du ferry, les bruits et discussions, un chocolat chaud et nous voilà dans la pénombre des lumières du bateau, nous laissons partir les véhicules et réglons nos lumières, c'est parti !
Plus on avance, plus le bruit des moteurs du ferry disparaissent et plus les sons de la nuit s'emplifient. Et là, nos sens en éveil, l'eau et son abondance nous saisissent. L'eau qui gouttent de feuille en feuille, les rivières qui dévalent de partout, les cascades qui sautent les falaises, et tout le ruissellement de la forêt, chantait. Des grenouilles par milliers se répondent et les oiseaux ajoutent leur touche. Ça ressemblait à Bienvenudos en Patagonia.
Nous prenons la route qui traverse le Parque Nacional Pumalin et qui nous conduit jusqu'à Chaitén. Le crépuscule nous a progressivement fait apparaître la végétation et sa densité. La végétation de ce parc est d'une densité folle, le vert est intense, la piste est coincée entre deux immenses murs végétals. Les campings que nous croisons sont assez bien aménagés, les emplacements sont tous couverts d'un toit en dur, laissant imaginer l'intensité des pluies. En fin de journée, nous contournons le volcan Chaitén par l'ouest, volcan en activité. On aperçoit les fumées sortant du dôme de lave. La météo nous invite à ralentir le rythme et à s'installer pour deux jours au camping dans le jardin aménagé d'une famille de Chaitén. Pour exemple en une journée, les 🌧précipitations🌧 dépassent facilement 60mm et là, une tempête s'est coincée au large et tente de passer la Cordillère des Andes ce qui donne deux jours sur trois de pluie ☔
La journée de route précédente était difficile, même si nous avions pris le temps pour faire de longues pauses, je (Cédric) n'avais plus de force dans les jambes pour la fin de la journée. Il faut dire que sortir du ferry à 5h, rouler à la frontale, sous la pluie.
Faire 35 kilomètres de piste avec des paysages hallucinants, mais le retour des ~~~~tuiles~~~~ puis faire 20 autres kilomètres en "casse-pattes"(monter puis descendre, remonter et redescendre...) peut rendre les muscles des jambes quelque peu douloureux.