En panne
Après une demi journée de piste, nous visons un arrêt déjeuner à Mulchén, pour une halte rapide et continuer notre descente vers le sud.
Mais il est déjà 13h passé lorsque que nous sortons de Santa Barbara, après une longue descente dans une piste irrégulière et cassante.
Mulchén est à 24km et une longue montée de piste se dresse devant nous.
L'objectif du déjeuner à Mulchen paraît compromis, d'autant que la matinée a été usante et casse-pattes.
C'est de presque au sommet de cette longue montée, juste après un arrêt pour reprendre mon souffle, que mon pivot de fourche se casse. Le guidon n'est plus lié à la roue, c'est impossible de continuer.
La solution qui s'offre à nous est d'aller jusqu'à Mulchen en auto-stop, plutôt que de revenir à Santa Barbara, ville plus petite.
Un Pick-up m'avance jusqu'à Mulchén, pendant que Cédric continue la route à vélo, le Pick-up étant trop petit.
A 15h, nous sommes réunis pour enfin déjeuner et réfléchir à la stratégie à adopter suite à cette tuile.
Nous déjeunons dans des halles composées d'une grande pièce carrée, carrelée, des tables et des cuisines disséminées sur les côtés et dans les coins, et des barrières pour délimiter chaque espace dédié aux restaurants.
Et au milieu, un grand espace vide où le moindre visiteur faisant sont apparition est directement assaillis par les serveuses des restaurants.
Cette pièce pleine de vie comporte aussi un poissonnier et un boucher, où les cuisinières vont se servirent, sitôt la commande passée.
La solution pour réparer le "Robust", finalement pas si robuste que ça, et de vérifier l'état de la fourche pour voir si une soudure était possible.
Nous allons dans un premier garage voiture, dont le patron nous conseille plutôt d'aller voir le réparateur de vélo de la ville.
Une petite boutique donnant sur la rue, ou le mécano travaille à moitié sur le trottoir, à moitié dans son espace réduit. Un petit esprit du garage de Change de Chaine, il y a quelques années.
Lui ne soude pas, mais nous donne l'adresse d'un magasin de bricolage. C'est en fait une quincaillerie/droguerie/demandemoicequiltefaut qui eux même nous conseille une entreprise de mécanique générale.
On commence à trouver le temps long, à tourner dans la ville, à pied, avec un vélo qui ne veut pas avancer droit.
C'est un peu en panne d'énergie et d'espoir que nous arrivons au garage Maestranza, nous rencontrons Ociel et Esther qui nous disent : "Nous n'avons pas la solution, mais on va vous aider !"
Ociel, vététiste à ces heures perdues, nous emmène en Pick-up revoir le réparateur puis le magasin de bricolage, dont nous repartons avec une caisse de tige de fourche et de jeux de direction.
Le lendemain, nous retournons au garage, après que les mécanos aient soudé la fourche, pour remonter le vélo.
Un énorme merci toute l'équipe d'avoir pris sur leur temps pour nous aider, avec plaisir et avec le sourire.
Un nouveau passage chez le vélociste pour trouver un jeux de direction adapté.
Le Robust est de nouveau sur roues, de nouveau près à affronter les pistes...
Après 3 jours et 2 nuits bloqués à Mulchen, nous reprenons la route vers le sud, dans un chemin accidenté parmi les pins, qui rétrécit à chaque croisement. Après avoir croisé des bucherons qui nous confirme que le chemin que nous pensions prendre est sans issue, nous faisons demi-tour et nous campons dans les bois.
2 jours de perdus de plus...
Pendant le retour vers Mulchén, ville dont nous n'arrivons plus à nous défaire, la piste est en légère descente, pleine de tuiles. Je suis de nouveau en confiance avec mon vélo, c'est agréable, ma fourche tient.
Mais pas le cadre...
Auto-stop vers Mulchén, on décide de laisser le Robust au réparateur pour qu'il en récupère les pièces, et nous partons en bus vers Temuco, à 150km au sud, où j'aurai plus de chance de trouver un vélo à ma taille.
Finalement, je trouve un VTT assez grand pour moi, on remonte le porte-bagages dessus, et le voyage peut continuer. Pour de bon !