Après quelques jours
Très étranges, ces sensations. Arrivé à Lyon, j'ai été rapidement obligé de repartir.
Je retrouve les amis et le rythme Lyonnais, je vais boire une bière avec un ami, et là, je ne me sens pas à l'aise, mais pourquoi ?
Plus de 24 heures de logistique ont été nécessaires pour rejoindre Lyon depuis Valparaiso.
L'attente, la patience, la recherche de bus, de terminaux... Tout ça dans un début d'ambiance COVID... L'impatience, la fatigue du voyage, de la logistique, cela fait beaucoup. Ajoutons le décalage horaire, la fatigue due au mauvais sommeil dans les sièges...
Jetlag pour ne pas dire "arythmie circadienne" dû au décalage horaire.
Oui, certainement, mais pas que...
Le lendemain impossible de rester en ville, je suis parti, j'ai eu le besoin de voir la nature, d'être coupé du monde alors que j'avais trop envie de voir ma famille, mes amis.
Trois jours plus tard, ce mal-être retombait. Aujourd'hui, je peux identifier des ressentis, j'ai le recul nécessaire.
2 mois d'itinérance donnent des ailes!
60 jours, 60 nuits, 60 montages de tente, 60 démontages de tente, 60 nouveaux lieux, 60 jours à être dans un rythme, celui de la vie, de la liberté, plus de réveil, pas d'horaires, seulement le soleil pour repère, même l'ombre nous jouait des tours pour nous aider à perdre nos repères, pas d'autre programmation que celle des deux jours qui suivaient et encore rien n'était figé, tout pouvait changer.
Le quotidien, les incontournables, les plaisirs, les variantes, les habitudes qu'on aime bien, celles qu'on aime moins, mais qui nous manque quand même, les odeurs, les lumières, les sons, les sourires, les goûts, la découverte, les surprises, les moments moins drôles, les rencontres, la beauté de la nature, son inondation de vert, des gens, des animaux, le bitume, les pistes. Arf ! Et ~~~les tuiles~~~ !
LES CASSES, "ENCORE", la vitesse qui, à 76 km/h (vitesse maximum enregistrée...), donne l'impression d'être sur un bolide voire même de voler, les moucherons dans les yeux (une bonne vingtaine par œil, je n'aime pas porter des lunettes), leurs copains les taons, qui nous ont mené la vie dure, mais qui nous ont permis de travailler notre revers et d'apprendre le "pitchnage". Les taons, qui dans les montées, essayaient de profiter (lâchement) de notre perte de vitesse pour nous piquer.
Et les montées, courtes, longues, très longues, trop longues, ...impossible à monter... Aller ! on pousse!
Celles où j’étais fier de finir premier, celles qui m'ont brulé les jambes, celles où j'ai eu envie de jeter l'éponge, celles qui m'ont permis de réfléchir, celles que je n'ai pas vu passer et puis y a celle où nous attendions le prochain pont parce qu'un gars nous a dit "gentiment" après le pont ça descend, mais il y avait 7 ou 8 ponts... Ça monte... ENCORE!
Les rires, les blagues, les moments de doute, les questionnements: "Mais qu'est-ce que je fou ici ?" et puis finalement quelques minutes plus tard la réponse par un paysage, un bon moment, une vue à couper le souffle et simplement le retour à la réalité, la chance d'être simplement, là.
Il y avait aussi les sollicitudes, de beaucoup de personnes, mais aussi entre nous, cette façon de partager plus que le voyage, de penser à l'autre en pensant à soi, de se remonter le moral, de faire attention à ce que l'autre soit bien.
Ces instants, ces moments, ces souvenirs, (j'aime bien cette phrase: Vivre c'est se fabriquer des souvenirs) alors évidemment que le retour a été quelque peu houleux, mais les vagues se sont calmées et aujourd'hui malgré l'actualité la mer est calme et le sourire est aux lèvres.